19 octobre 2006

Projet professionel

En cours de 'TRE (technique de recherche d'emploi)' ils nous ont demandé de décrire notre projet professionel, voila ce que je leur ai dit:

D’ou vient ce projet ?
Pour comprendre mon projet professionnel il faut remonter une dizaine d’années en arrière. En 1997, mon frère commence à faire de la voile (un peu au hasard), est très rapidement enjoué par le sport et débute les régates qui se déroulent le week-end. Trois régates plus tard, rester sur le bord des petits plans d’eau Bourguignons m’ennuie et je monte à mon tour sur un optimist.
Très rapidement notre niveau progresse, tous les week-ends se passent sur les régates régionales et les vacances sur les régates nationales entre pendant 6ans entre1998 et 2004.
Entre 15 et 20 ans il faut également commencer à choisir des options au collège puis au lycée et enfin choisir ses études supérieures. Sans être trop clair au début il me semblait évident que travailler dans le domaine du nautisme serait intéressant pour moi. C’est pourquoi j’ai commencé par un bac scientifique avec une option en sciences de l’ingénieur. L’architecture navale aurait été mon premier souhait mais il faut, en France, commencer par six ans d’architecture classique… pour finalement très peu d’élus. Pour l’hydrodynamique, il faut entrer dans des écoles d’ingénieurs coûteuses, il n’en est pas question.
A la suite du bac, je suis retenue dans six BTS et DUT en génie des matériaux ou construction navale principalement. Un bac +2 me semble une bonne option dans un premier temps. Un premier diplôme technique sera ‘utilisable’ directement sur la marché du travail si je veux arrêter mais continuer sera également une option envisageable. Je choisi finalement un DUT Génie des Matériaux à Chalon sur Saône pour pouvoir continuer de naviguer dans la catégorie Europe jusqu’à mon dernier Championnat de France espoirs en 2004.
Il faut noter que j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours aidée et jamais retenue même si il n’a pas toujours été facile de les convaincre de mes choix.

Premières réalisations :
J’effectue mon premier stage en entreprise chez Karver, un tout jeune bureau d’étude qui conçoit de l’accastillage hyper léger pour voiliers de course au large. Ayant obtenu ce DUT sans difficultés, il me semble judicieux de continuer encore au moins un an, en IUP ou licence professionnelle. Encore une fois je suis retenue dans plusieurs IUP et licences en matériaux à Poitiers, Evry Val d’Essonne… et Lorient. Le choix se fait cette fois principalement pour des raisons géographiques. Venir à Lorient, signifie en plus d’études intéressantes qui compléterons mes connaissances en matériaux, une possibilité de pouvoir naviguer sur d’autres supports. J’intègre donc l’IUP en génie mécanique et commence à naviguer en habitable.
J’ai souhaité rester dans une formation classique générale au cas ou le domaine du nautisme n’aurait pas été accessible assez facilement puisqu’à l’époque je ne connaissais personne dans le domaine et n’avait aucune sécurité. Il aurait donc été facile avec cette formation de travailler dans n’importe quel secteur d’activité.
Je choisis de rester à Lorient pour mon stage de licence, en rentrant chez Lorima. Ceci me permet de découvrir la fabrication de mâts, et le carbone dans plus de détails et surtout de commencer à multiplier mes contacts et remplir mon carnet d’adresse.

Parler anglais ? Indispensable !
Ceci me permet notamment de travailler l’été suivant chez Formula Yachts Spars, un concurrent outre Manche.
Il était pour moi indispensable de partir travailler l’été 2005 en Angleterre, je voulais partir faire mon stage suivant en Nouvelle Zélande mais avant cela je voulais m’assurer en restant ‘près’ que je pouvais débrouiller seule à l ‘étranger sans soucis. Ces trois mois ce sont déroulés à merveille, les dirigeants de l’entreprise me proposent de revenir pour d’autres stages. Parallèlement, je commence à pouvoir naviguer sur des régates de grande ampleur avec des équipages compétitifs. D’autre part après quelques mails échangés parvient à rencontrer le ‘managing director’ de la voilerie Doyle Fraser Sailmaker à Somersby (Australie) sur la régate de Cowes Week. Ayant eu quelques soucis pour faire comprendre aux Néo Zélandais qu’il me fallait un sujet de stage précis, j’avais multiplié les envois de mail sur l’Australie et l’Afrique du Sud. Finalement après 2 mois à l’IUP de Lorient, je décolle de Roissy le 23 octobre 2005 pour atterrir quelques 24heures plus tard à Sydney, de l’autre coté de la planète. Passer 3 mois dans ce ‘paradis pour voileux’ me permet de développer de nouvelles connaissances sur le dessin, la conception et la fabrication de voiles. Mais aussi de naviguer sur des bateaux allant du skiff de 18’ jusqu’au Cookson 50’, tout carbone et encore une fois de remplir quelques pages de mon carnet d’adresses. Doyle veut s’agrandir dans toute l’Australie dans les 5 ans à venir, et cherchera donc de nouveaux dessinateurs de voiles, ils m’ont pris en stage pour commencer une formation… un poste pourrait m’être proposé dès 2007.

Multiplier les compétences.
Retour dans le froid Breton le 3 février 2006 mais reprise immédiate d’un nouveau projet : préparer un Mini Transat (bateau de 6,50m) afin de courir la ‘Mini Transat’ en 2009, course en solitaire partant de La Rochelle pour rejoindre à quelques 4500 miles nautiques , le Brésil. Je me suis donc associée à un ancien étudiant de l’IUP (travaillant maintenant sur le trimaran de 60’ Sopra Group). Il possède le bateau, je l’aide à le réparer (à coté des cours), on régate ensemble (mais pour la petite histoire, le chantier prend du retard, et n’est toujours pas terminé). Première colonne : les cours à l’IUP, deuxième colonne : le Mini, et dans la troisième, recherche d’un job pour l’été qui suit. Très nombreuses pistes qui toutes au moment de signer, tombent ‘à l’eau’… Trimaran de 60’ en Suède, fabricant de mâts en Suède, fabricant de voiles en Finlande, fabricant de mâts en Hollande, America’s Cup en Espagne, et fabricant d’accastillage en Angleterre, le veille de monter sur le ferry. Mais il ne faut jamais désespérer, je rappelle l’entreprise pour laquelle j’avais travaillé l’été précédent, leur explique mon problème, et me refont une place dans leur bureau d’étude au mois de juillet et août. J’en profite pour continuer de naviguer notamment durant Cowes Week, sur un bateau allemand de plus de 15mètres ou nous terminons 10ème dans la plus grosse classe IRC (bateaux courants en temps compensés). Formula Spars me laisse entrevoir des perspectives d’embauche pour la suite.

Le futur proche ?
En ce qui concerne le stage de Master 2, j’aimerais travailler sur un projet IMOCA (construction d’un voilier de 60 pieds- 18m, pour le prochain Vendée Globe) ou un architecte. La première vraie occasion s’est présentée cet été lorsque j’ai rencontré le directeur technique de Offshore Challenges (société d’Ellen Mac Arthur et Mark Turner) qui va construire deux bateaux IMOCA. Le projet avançant plus vite que prévu, ils cherchent quelqu'un de disponible dès octobre… Mais je ne perd pas espoir, d’autres bateaux se construisent. Et puis les architectes sont nombreux.

Ensuite ?
Tout dépend de ce qui se passe après cette date. Mais pourquoi pas consacrer plus de temps à naviguer et préparer la Mini Transat de 2009. Travailler en free lance (à coté pour financer mon projet) comme consultant-commercial. A moins bien sur de trouver un sponsor qui puisse m’embaucher à temps plein pour naviguer, mais j’ai commencé à entrevoir les difficultés d’une telle entreprise !

Septembre 2009 : Prendre le départ de la Mini Transat quoi qu’il en coûte. Mon but n’est pas de gagner mais de ma prouver que je peux le faire, même si j’en suis déjà intimement convaincue. Je veux, je peux !

Dans 5ans, 2011?
Le flou prend de l’ampleur. Naviguer en 40 pieds, en 60 pieds ? Travailler dans un team IMOCA pour 2012? Si il y a 5ans, quelqu’un m’avait dit que je pourrais travailler dans un racing team, je ne l’aurais pas cru ! Pour moi ces bateaux étaient inaccessibles… juste les posters sur les murs de ma chambre pour rêver la nuit.

Plus tard encore ?
Un autre souhait serait de travailler dans le ‘shore team’ (équipe à terre) lors d’une Volvo Ocean Race (course (tous les 4ans)en équipage autours du monde avec escales sur des bateaux de 70’). Il pourrait s’agir de travailler dans un premier temps à la conception du bateau puis suivre la course de ports en ports et assurer l’assistance. Pourquoi pas lors du prochain stage puisque la prochaine course à lieu également en 2008.
Une fois l’âge de travailler 75h par semaines pour que le bateau soit mis à l’eau en temps et en heures révolu, je pense retourner travailler dans l’industrie du nautisme. Mâts, voiles, chantier naval, accastillage… j’aurais dans tous les cas acquérir une expérience qui me permettra d’être ‘dans le coup’ !

En bref :
Mon projet professionnel s’est dessiné très tôt. J’ai toujours pensé qu’il était plus facile de faire ce qu’on aime. A l’époque c’était (et c’est toujours !)la voile
Dans ce milieu, il est plus facile de faire ce que l’on veut si l’on a un carnet d’adresse bien rempli. Tout le monde se connaît, la voile mondiale n’est q’un petit monde, ce que l’on fait de bien sera répercuté chez le voisin, à l’inverse la moindre erreur se paie cash. Je pense que tout est question d’opportunité et qu’il faut pouvoir les saisir au moment ou elles se présentent !


Projets extra-professionnels :
Depuis que j’ai 12 ans je me suis promise de réaliser 3 projets :
- Voile : je voulais naviguer sur un trimaran de 60’ en solo
- Alpinisme : ascension du Mont Blanc
- Désert : Paris-Dakar en tant que copilote sur un camion.

Version un peu mûrie :
- Une Mini Transat, le trimaran de 60’ n’étant réservé qu’à une élite et demandant des budgets considérables pour ne naviguer que 3 mois par an.
- Le Mont Blanc dès qu’un mois de juin se libère.
- Désert : plus de Paris Dakar puisque cela ne correspond finalement pas à ma notion de respect de l’environnement et de la personne. Pas de remplacement pour l’instant.

Et pour terminer mes trois citations préférées :
« Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité » Antoine de St Exupéry.
« Une âme aventurière ne peut se réjouir enracinée dans son quotidien » Inconnu
« La chance ne sourit pas à ceux qui lui font le gueule » La Rue Kétanou

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Super! Il faut que tous les moteurs de recherche te référencent pour démultiplier tes chances de contacts.
And then, don(t forget to write the english version...
Cela doit te réussir comme tout ce que tu as voulu jusqu'à présent. Bon courage.