Brest. En bateau, à voile, bien sur !
Oui je sais, je vous avais mis que j’allais en Irlande et c’est bien ce qui était prévu au départ. Nous étions trois, Gildas, un français émigré il y a 5 ans en Irlande et propriétaire du bateau, Simon, mon binôme à l’IUP l’année passée, et moi même.
Nous sommes partis de Bénodet, mercredi matin dernier, après avoir terminé de préparer le bateau (pose du déflecteur radar, des lignes de vie…).
Vous le savez sûrement mais avant cette semaine je n’avais (ja-)jamais navigué (ohé ohé) plus d’une dizaine d’heures à la suite, et tout (ou presque) ce que je savais à propos de navigation, de lecture de carte, de signalisation (de jour et de nuit), d’utilisation de la règle de Cras (je vous ferais un petit cours un de ces jours si il y en a que ça intéresse), je l’avais appris deux semaines avant dans un hors série de Voiles et Voiliers…mais finalement j’en savais pas mal quand même !
Au départ Gildas doutait un peu de nous (ce qui était légitime puisque c’est son bateau, qu’il sort du chantier, et qu’il ne nous connaît pas…) mais une fois qu’on lui a eu montré qu’on savait faire ça a mieux été. Grosse pétole molle qui colle (pas de vent quoi) au départ de Bénodet…. Mais grand soleil, pas un nuage c’est déjà ça. Arrivés devant Lesconil, on affale tout (il est 15 ou16h) et on attend le vent. Il revient finalement vers 20h. On s’habille pour la nuit, mange un bout et remet la toile, un ris par précaution pour la nuit. On a le droit à un magnifique couché de soleil sur le phare d’Eckmühl. A 10h je prends la nav (en gros il s’agit de donner un cap au barreur, de vérifier de temps en temps (toutes les heures) avec le GPS ou on se trouve, et de noter les infos dans le journal de bord). Vers minuit, Simon va se coucher et Gildas va se reposer (je pense qu’il était trop stressé pour dormir et laisser un de nous tout seul…). Comme je ne suis pas fatiguée je reste seule à barrer. La nuit est parfaite : petite brise 3-4, étoilée et très claire, pas froide, plate…La sensation de vitesse est plus importante la nuit. Je cherche une étoile au bon cap (je ne sais plus qui m’avait dit ça : ‘la nuit regarde le compas pour pas éclairer le compas’ mais je l’en remercie !), au bout d’un moment elle disparaît j’en trouve donc une autre…. Et puis une autre et puis une autre… les lumières du Guilvinec dernière s’estompent peu à peu et le phare de la pointe de Sein apparaît .Quand Gildas revient sur le pont deux heures plus tard, il me dit qu’il a veillé le GPS tout le temps et que j’ai pas dévié de 100m de la route, ce qui entraîne la question : ‘comment t’as fait ? t’es sûre que c’est la première fois ?’ et la réponse : ‘ben j’ai suivi mon étoile !’… Vers 2h, j’ai les yeux qui commencent à se fermer, je réveille Simon et descend dormir jusqu’à 4h. J’ai d’ailleurs très très bien dormi, c’était la première fois du coup que je dormais une nuit sur un bateau qui navigue. Vers 4h, on se retrouve tous sur le pont, ce qui n’est pas une très bonne idée, puisque après on était tous fatigués… et pendant un moment je crois même qu’on a dormi tous les trois en même temps ! pas cool. Le soleil se lève quand on passe la cardinale la plus à l’ouest de Sein ‘La chaussée de Sein’. Après encore quelques heures de nav le vent se lève un peu… on doit attraper une queue de dépression qui nous apporte du vent de force 7-8. Vers 14h, on arrive à l’ile d’Ouessant, on décide de s’arrêter pour passer la nuit et de repartir quand il y aura moins de vent. On mange notre premier petit Bolino, j’avais pas attendu que du bien de ce ‘plat tout préparé’ mais finalement c’est pas inmangeable… bon ok, c’est pas de la grande cuisine mais ça cale bien. D’ailleurs si certains on l’occasion d’y goûter, je vous conseille plutôt les torsades à la Napolitaine, que le hachis parmentier. En fait c’est juste de la purée (un peu fade d’ailleurs) avec des semblant de bout de viande. On avait aussi acheté, la version japonaise, les nouilles au bœuf sont meilleures que celles aux crevettes.
Puis bonne sieste jusqu’à 7h du soir, on remange et se recouche, au mouillage à Lampaul sans annexe y a pas grand chose à faire !
Le lendemain matin, il n’y a pas le vent prévu, la dépression est montée au nord au lieu de se décaler à l’est comme prévu, on ne repart pas quand même et à posteriori (même si c’est pas moi qui est pris les décisions) je pense que c’est la première erreur… Du coup on va visiter Ouessant, on trouve un pêcheur pour nous débarquer avec Simon et on va se balader sur l’île. On est Vendredi. On récupère aussi une météo, Gildas décide que le départ aura lieu le lendemain matin… seulement voilà, poicaille à ne pas y voir la terre ! Merde on s’est levés tôt pour rien… On décide donc de faire quelques manœuvres en attendant que le brouillard se lève : prise de ris, homme à la mer avec GPS, pris de coffre, empannage, virement… au bout d’une heure, rien à changé… on reprend un coffre. Le brouillard se lève à 20h, il est trop tard pour partir, il voulait absolument traverser le rail de jour ce qui peut être compréhensible surtout qu’on a pas de radar. Le temps commence à être long au mouillage à Lampaul. Finalement on décide de partir dimanche matin. Visibilité correcte, peu de vent, on a encore le courant dans le nez quelques heures, mais le marée ne tardera pas à s’inverser. On part, galère un peu à cause du courant, il y a une forte houle (au moins 15m, hein les gars !) vers le phare du Nividic, mais ça s’arrange. Arrivés à qq miles du premier rail on tombe dans un méchant banc de brume, il commence un peu à paniquer. Il appelle le sémaphore pour savoir si on est vu au radar : négatif. C’est fini ! Personnellement je pense qu’on peut essayer de longer un peu le rail pour voir si au moins on sort du banc de brouillard et traverser un peu plus loin… mais ce n’est pas à moi de décider, c’est le chef, il veut qu’on reparte au près, sa décision est légitime. On galère (avec le courant qui a tourné) pour rejoindre Lampaul et on passe au moins 3h au moteur à dériver et pas avancer, ça m’a un peu saoulé mais c’est pas ça que je retiendrais de cette semaine. Lundi matin, on pourrait repartir, le temps est encore clément mais c’est décidé que l’on rentre sur Brest… donc on rentre ! Au moteur pour une grande partie, et le moteur c’est vraiment pas mon truc… après un départ à 6h, 8h de nav, le passage des Pierres Noires (le phare que j’ai photo dans ma chambre), avoir croisé l’Abeille Flandre, on arrive au port du Moulin Blanc.
Un coup de stop pour aller à la gare, un coup de train pour retourner à Lorient, hier soir je dormais dans mon lit et ce matin, c’est la dech, j’ai rien pour déjeuner et on a fini tous les Bolino !!
Je garde quand même un très bon souvenir de cette semaine, ma première nav de nuit, j’ai appris (ou confirmé) pas mal de choses en nav et en météo. Je suis bien sur un peu déçue de ne pas avoir traversé mais c’était une occasion, j’en aurais d’autres !
Je pense que c’est surtout dommage pour Gildas, maintenant il va être obligé de mettre son bateau sur une remorque et de revenir le chercher et de le faire traverser en ferry… c’est pas gagné. Merci à lui quand même.
En bref : j’ai mon Master 1 mais je vais quand même aller au rattrapage de rhéologie ou j’ai eu 6… et j’hésite encore à faire le Master mixte pro-recherche ou que le pro… pour l’instant je suis plutôt partie pour le deuxième mais j’hésite encore quand même… HELP !
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13 juin 2006
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