Je me lève vers 8h, il pleut à sceau…:( Je regarde par la fenêtre les feuilles ondulent légèrement. :) En déjeunant je regarde la télé, je tombe par hasard sur des infos en allemand sur SBS, la semaine dernière plus tôt j’étais tombées sur les italiennes, alors je me dis qu’il y en a peut être aussi en français, je regarde une espère de série pour ados qui se passe sur la grande barrière de corail, débile mais de très belles images. Je rezappe sur l’autre chaîne, c’est de l’espagnol maintenant, je regarde la deuxième partie de la série, bah oui ici aussi y a plein de pub à la télé, surtout que c’est noël… alors. Vers 9h30 je rezappe et ça y est c’est du français, je sais maintenant.:) C’était les infos de vendredi soir… j’ai vu de la neige… des histoires d’enlèvement et de viols de gamines… que des trucs super réjouissants :( en même temps j’étais déjà au courrant de tout puisque j’écoute Inter le soir au boulot par internet.
Vers 10h c’est fini, j’ai plus rien à faire, il pleut toujours :( je décide quand même de partir je sais qu’à pied il me faudra environ 1h40 de marche pas trop trop rapide pour aller au Squadron qui se trouve de l’autre coté du Harbour Bridge et ou j’ai RDV vers 12h00. L’instant que je finisse de préparer mes affaires ça va être bon. Je pars vers 10h10, je sais que j’ai un peu de marge, je trouverais qqch à manger à Kirribilli (nom du quartier ou se trouve le squadron, Luna Park…). J’y vais tranquille et au mur et à fesure le ciel se dégage pour finalement laisse place à un soleil qui chauffe pas mal :). Ah oui je vous ai pas dit, le club je savais pas trop ou il étais mais le plan et gros et lourd alors je pars sans pour la première fois depuis que je suis ici, même pas perdue ! :) En arrivant à kirribilli, je n’ai aucune idée de l’heure mais il y a un marché, comme je ne me suis pas trop arrêtée en route j’y fais un tour. Je trouve aussi à manger, à midi c’était Turque, j’ai pas retenu le nom mais je peux vous le décrire. Deux espèces de crêpes, enfin ça en avait l’aspect mais ça ressemblait plus à ce qu’il y a dans les buritos, les tacos ou les trucs dans ce genre là. Des crêpes de maïs, je pense. Au milieu, des spinachs (pour faire comme Popeye, j’en aurais bien besoin !), de la feta et un espèce de goulache… encore un truc pas vraiment diététique :( mais délicieux :). Je me dirige vers l’endroit ou je pense que doit se trouver le club et j’ai pas trop mal visé… ça mérite un :). Je fais un tour incognito sur le parking comme ça juste pour voir, il y a donc d’un coté les Historical et de l’autre coté les Modern Skiff. (18footers ou encore 18pieds Australiens pour ceux qui n’ont pas suivi la semaine dernière). Il y a une dizaine de chaque, j’ai pas compté mais approximativement. Je monte ensuite dans le club pour essayer de trouver le gars avec qui j’avais discuté sur internet. Je demande au premier gars que je trouve, il me dit qu’il le connaît pas. Je vais au bar, je demande au serveur, il me dit qu’il doit être en bas vers les bateaux qu’il navigue sur un modern avec une étoile bleue à l’avant. Je redescends je regarde aucune étoile, je redemande au premier gars que je trouve il me dit qu’il est pas encore arrivé, il m’emmène vers des gars qui sont entrain de discuter, il leur dit un truc vite fait et il me laisse avec eux. Ils commencent à me poser les questions habituelles :( parce que c’est chiant à la fin (tu t’appelle comment, là a l’accent ils savent déjà que je suis française, alors tu viens d’ou en France, tu fais quoi ici, tu cherches un bateau, a partir de là ça devient intéressant…:) Au bout de je sais pas trop peut être 10min il y a un autre gars qui vient et qui me demande si c’est moi qui cherche à naviguer.. ouhhh la nouvelle à vite fait le tour du parking. “Yes it’s me. “”What’s your name”.” Emilie » (je m’applique pour le dire sinon ils en comprennent pas la moitié). « Oh tu es Français ! » « Yes I am.” “Parfait viens tu peux naviguer avec nous ». :):):) Là il il y a son coéquipier qui arrive, « I’m Matt » » elle est française, c’est bien il faut que j’améliore mon français ! » « le français c’est notre langage secret !! » :) parce qu’au moins je comprends tt ce qu’ils disent :( because it’s bad for my english. La langue parlée est donc un espèce de Franglais ! La vous devez rien comprendre alors je vous explique. Je navigue donc avec Matt et Jeff sur un modern skiff, very lucky :) qui sont deux canadiens (Matt est de Montréal et jeff je sais plus) qui viennent passer l’été ici pour s’entraîner. Leur skipper est en ce moment en Espagne et il sait pas quand il revient parce qu’il attend toujours son visa ! L’interrogatoire continue. La ça commence à se corser. Les questions qui viennent sont du genre sur quoi j’ai navigué avant… ben sur rien qui ressemble de près ou de loin à celui ça… :( Bon c’est pas gagné, c’est pas grave on va sortir tôt pour faire qq manœuvres :):) j’aime bien sortir tôt. Tout le monde avait mis son rig n°1, eux ils avaient mis le n°2 parce que avant que j’arrive ils pensaient naviguer qu’à 2. (comprendre : tout le monde avait mis leur grand mât, grand voile et foc n°1, le plus grand, eux avaient visé un peu plus bas.) Bon c’est pas grave on garde celui là, on est encore léger (comprendre : si j’avais 15 ou 20kg de plus ça l’aurait mieux fait !) On monte dans le bateau encore à terre, Matt me montre l’écoute de foc, il m’explique ce que j’ai à faire quand on sort le spi, m’explique que je toucherais pas à l’écoute parce que j’aurais pas assez de force dans mes petits bras musclés, je veux bien le croire rien qu’à voir la taille du spi ! T’as déjà fait du trapèze ? Ben une fois en 420… (et encore c’était à Gurgy, pour ceux qui connaissent pas c’est l’étang de 11hectares avec une île au milieu et des peupliers tout autours, ou j’ai appris à naviguer). Et quand je suis sortie au trap c’est pas parce qu’il y avait du vent c’est parce que Ben sortait ses épaules de l’autre coté ! j’essaye comme ça a terre, nickel. Changer de coté comme pour un virement, et ressortir de l’autre coté, nickel aussi !Vers 1h30, on sort :). Pas de mise à l’eau :(, il faut donc porter le bateau sur tes épaules :(, pas très lourd comparé à la voilure, mais quand même. Heureusement un mec d’un autre équipage (un autre Matt), vient m’aider ou plutôt porte à ma place :), il m’explique deux trois trucs :). Bon allez c’est parti mon kiki, c’est un foc auto vireur pour l’instant je ne m’en occupe donc pas.. j’équilibre le bateau, pour la sortie, c’est super chaud, il y a des bateaux mouillés partout il faut tirer des bords la dedans, je regarde donc aussi si il n’y a pas de bateaux en dessous. Pour l’instant rien d’exceptionnel, mais juste l’instant d’une seconde alors qu’on fonçait droit sur un quai, le bateau se met à accélérer d’un coup je crois que c’est à ce moment là que je me suis rendue compte sur quoi j’étais montée ! je vous rassure on a viré avant le quai. Une fois sortis de ce dédale, on borde vraiment les voiles et avec à peu près 15noeuds on peut sortir tous les trois au trap ! Wahou :) Pas vraiment de problèmes pour sortir mais d’un seul coup moins de vent, le bateau est hyper réactif je glisse d’un mètre en avant, ça peut paraître rien comme ça mais ça fait bizarre. En fait les trois trap sont pris sur le mat et nous on est plusieurs mètres en arrière, on est tout le temps attiré vers l’avant. Par je ne sais quel miracle, je reste quand même debout tout bien, donc je me rerecule, En fait dans ces cas là, ce qu’il font c’est qu’ils intercalent leurs pieds. Le barreur à des footstrap, lui ne bouge pas, celui du milieu, passe un pied derrière celui du barreur comme ça il est bloqué aussi, et l’autre pied par dessus de celui qui est à l’avant (en l’occurrence moi), ce qui fait qu’il est bloqué aussi. Premier virement. J’ai rien à faire, à part courir vite de l’autre coté et ressortir au trap le plus vite possible. Pour ceux qu’on jamais vu un tel bateau, ils peuvent penser que c’est simple, seulement, déjà il faut réussir à se rentrer correctement en restant debout (avec rien de dur pour te tenir et sur un bateau en équilibre précaire) sinon t’es mort (ou du moins tu nages). Ensuite il faut faire attention de ne pas mettre ton pied entre l’aile et le bateau sinon ça peut faire très mal, ensuite il faut passer sous le hale bas. Puis refaire attention au trou entre le bateau et l’aile sur l’autre tack, et puis ressortir au trapèze. le premier est foiré :(, ça se passe super vite ! Bon je ne suis pas arrivée la première de l’autre coté mais j’y suis arrivée quand même. Le second était beaucoup mieux. Ensuite ils commencent à m’expliquer pour les départ comment faire. Le seul moyen de freiner le bateau c’est le mettre l’aile au vent dans l’eau et de border le foc à contre mais en allant le chercher sur le rail (puisqu’il est autovireur, il n’y a pas de contre écoute) c’est mon job. On essaye deux ou trois fois ça se passe pas trop mal. :) On repart au près pour aller vers la ligne de départ, et la un trapèze mal réglé. Bon ok on ralenti il refait son truc, on repart, il a mal fait son nœud, il tombe, se rattrape je ne sais comment et remonte… mais le bout vole derrière… on abat (pour que le vent viennent de derrière nous et ramène ce bout à portée de main) ; Je le rattrape, il refait son truc, on repart au près, au bout de qq minutes je me demande déjà ou son mes abdos… je crois que le peu de muscles que j’avais à cet endroit est resté avec mon Europe dans le garage chez Lulu. :(. Je raccourci un peu les bretelles de la culotte de trap (c’est de la triche je sais, n’empêche que ça aide quand même pas mal)… On commence à prendre un peu le pli, à rigoler, jeff me dit que je fais déjà mieux l’affaire que le gars de la semaine dernière parce que je sais ce que c’est une écoute ! Effectivement, je suis pas sure que ce soit le bateau idéal pour débuter la voile ! Mais là c’est le drame ! :( ! Une puff peut être 20 noeuds(ou risée, ou survente si vous préférez) un peu plus forte que les autres, et on se retrouve je pense à peu près 4mètres au dessus de l’eau. Pas le temps d’aller choquer l’écoute de foc, qui se trouve plus bas que mes pieds, pas choqué la GV non plus, enfin je sais pas trop de la faute à qui c’est, une combinaison sûrement, mais j’ai pas le temps de comprendre ce qui arrive que je plonge dans le foc, Matt me suis de près dans la GV, et Jeff à du passer par dessus moi puisqu’il est devant le foc, mais j’ai rien vu… en temps normal ça ne me dérange pas ce genre de vol plané mais la 60kg qui arrivent de 4 mètres de haut, et à pleine vitesse dans une voile, ça fait des trous… :(:(:(:( Résultat un trou dans le foc :(:(et un trou dans la GV :(:( . Juste arrivés dans l’eau, tout le monde cherche les autres, tout le monde est la tout le monde va bien, personne ne s’est pris le mât ou qqch qui fait mal, c’est déjà ça. :):) C’est là qu’on s’aperçoit que les voiles sont déchirées, bon ben y’a plus qu’à ressaler, et rentrer pour changer de voiles… :(. Il faut monter à 3 sur la dérive, merci l’Europe ça je sais toujours comment on fait et pour cause je m’y suis pendue plus d’une fois !, pour espérer faire qqch. Un ferry se détourne pour nous éviter :) ; une fois le bateau remis sur la tranche je nage à l’avant pour faire ancre flottante. Le bateau ressale, tout le monde remonte dedans… et on abat pour rentrer vers le port. Matt est décidé à changer de voiles et ressortir aussitôt :). On hisse le spi quand même pour voir ce que ça fait ! et alors la encore accélération fulgurante surtout qu’il y a plus de 15 nœuds c’est sur ! Je sors au trap, sur celui du milieu cette fois ci pour reculer le poids au max et parce que celui qui tient l’écoute de spi est obligé de s ‘asseoir sur l’aile et de bloquer ses pieds sur le bateau tellement il y a de force ! Sensations de vitesse comme j’en ai jamais eu avant en bateau je crois… rien à voir avec le keelboat, c’est 100 fois mieux !!! Deux empannages pour rentrer avec en toile de fond le harbour bridge et l’opéra house :), magique. Avec le soleil et le vent, je suis déjà sèche, j’avais qu’un licra et un short néoprène mais je vous jure que le retour à été quick, pas plus de 5min ! On croise les derniers qui ne font que sortir… je ne sais pas combien de temps on est sorti en tout mais je pense que 30 ou 40min c’est le max. Il faut reporter le bateau jusqu’à la remorque, personne pour m’aider pu**** que c’est lourd ! Matt est décidé à changer ce voiles et repartir, Jeff bcp moins, Moi c’est pas le genre de truc un petit dessalage qui m’arrête mais mon avis compte pas vraiment ! le vent est d’après le club établi à 25 nœuds… Ils ont pas de voiles de rechange, ou du moins ils ont deux n°1 mais qui ne vont pas sur ce gréement la. Au club, il y a des voiles qui appartiennent a qqn mais dont le monde peut se servir, on trouve une GV et un foc n°3 (plus petit que le n°2, donc ça le fait). Pour mettre ou enlever des voiles , il faut enlever une aile et coucher le bateau, mettre un étais que tu prends à la main puisque le foc est directement grée sur l’étais… rien de plus simple non plus… On change donc le foc. La GV n’a pas de lattes et bien sur les lattes de l’autre voile ne vont pas sur celle là… :( Pendant ce temps la, les premiers autres commencent à rentrer sans avoir fini la première manche, il y a trop de vent pour leur rig n°1, ils sont tout heureux parce que d’habitude les autres se foutent de leur gueule parce qu’ils mettent leur petit gréement… Bon bref même pour la deuxième manche on sera pas prêts, :( ou peut être plutôt :) à la limite c’est peut être mieux de naviguer comme ça ! Matt est toujours motivé, mais de voir les autres rentrer les autres démotive un peu plus Jeff… on fini de couper des lattes quand même, il est bientôt 5h, on pourrait sortir une heure juste pour s’entraîner… Après diverses tergiversations, on ne ressortira finalement pas :( dommage du coup je reste un ‘mauvais souvenir’, déchirer des voiles c’est jamais bon, si j’avais été vraiment sailmaker j’aurais pu les réparer mais quand je vois ce que j’ai cousu l’autre jour, c’est même pas la peine ! Finalement on dégrée donc tout le bateau, en même temps que tout le monde, je sais pas si il y a un bateau qui a fini les deux manches !!
Au final je sais donc pas trop quoi penser. Bien sur tu as des super sensations de glisse, c’est génial de voir l’eau 1m50 sous tes pieds qui défile :), t’as presque l’impression de voler :). Mais d’un autre coté, c’est hyper réactif, et il faut faire attention à tous les instants et avoir certains réflexes (qui s’acquirent en naviguant c’est sur), et il faut aussi avoir un physique en béton et être acrobate… J’espère qu’avec le temps je vais quand même garder un bon souvenir de ce bateau, parce que je ne pense pas avoir l’occasion de renaviguer dessus tout de suite, je pense avoir eu un gros coup de chance aujourd’hui :)!! Ils ont mon numéro de téléphone si un jour ils recherchent un équipier :) et que leur skipper ne reçoit pas son visa tout de suite… mais avec des si et des mais on mettrait Sydney en bouteille ! :(
Ensuite je suis rentrée à pieds, en faisant un tour dans Kiribilli et Luna Park mais j’avais milles pensées qui tournaient dans ma tête, je savais pas trop quoi penser et je sais toujours pas d’ailleurs… :(
Bilan :( 24
:) 28
Bon ben au final, c’est donc plutôt mitigé, mais tout ça à cause de cette voile, sinon que du bonheur quand même.
Et puis merci à eux !!!
28 novembre 2005
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1 commentaire:
Bravo, c'est une super expérience, j'en ai vu sur le lac de Joux qui avec moins de vent se sont baignés beaucoup plus que cela.
Mais je me dois de constater que les enfants Petitbon déchirent beaucoup de voiles....la soeur troue les voiles de 18ft australien, le frère celles d'un 18ft à quille, le Speed Feet. Quelle cohésion familiale pour assurer l'avenir professionnel d'Emilie....
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